II) Les causes de l'obésité.

 

1.La part de l'alimentation dans l'obésité.

Les principales causes de déséquilibre alimentaire conduisant à l'obésité sont :

- Une alimentation trop riche en calories (densité calorique élevée): par exemple, la consommation excessive de matières grasses (huile, beurre), de boissons sucrées ou alcoolisées.

- Les prises alimentaires en dehors des repas : mine de rien, les grignotages, les collations, et plus généralement les prises alimentaires en dehors des repas apportent beaucoup de calories.

- Les prises alimentaires déclenchées par les contrariétés, le stress, les émotions.

- Les régimes trop sévères : plus on fait de régimes sévères, plus on risque de prendre du poids. Quand vous ne supportez plus le régime et que vous "craquez", vous consommez rapidement beaucoup de calories en peu de temps.

- Les repas et les grignotages devant la télévision.

- La perte des rythmes alimentaires : la suppression du petit déjeuner ou du repas de midi favorisent la prise de poids.

 

Certaines personnes prennent du poids sans manger plus. Plusieurs explications possibles : une prédisposition familiale à la prise de poids, une sédentarité importante, le stress, la dépression, certains médicaments, un déséquilibre hormonal, les effets de l'âge. Mais dans la majorité des cas les apports alimentaires sont excessifs, en particulier au moment où se constitue l'obésité (phase de prise de poids).

Par ailleurs, on a souvent tendance à sous-estimer, de façon involontaire, la quantité d'aliments ingérés : on croit manger peu alors qu'en réalité on mange beaucoup. Plusieurs explications :

- la tendance à oublier les prises alimentaires en dehors des repas : grignotage et petits en-cas,

- la méconnaissance de la "richesse" en calories d'un aliment,

- la mauvaise évaluation des portions,

- l'oubli des calories fournies par les boissons (sucrées ou alcoolisées).

 

2. La part du manque d'activité physique dans l'obésité

L'activité physique est essentielle à la santé : elle protège des maladies cardiovasculaires, du diabète, elle protège de l'obésité. L'obésité progresse dans tous les pays où la sédentarité s'aggrave.

Or malheureusement, nous sommes de plus en plus sédentaires : nous utilisons de plus en plus notre voiture (ou des transports en commun) au lieu de nous déplacer à pied. Nous délaissons les escaliers au profit des ascenseurs, notre travail et nos loisirs sont de plus en plus sédentaires du fait même du développement de nouveaux outils : ordinateurs, télévision, consoles vidéo etc.

La sédentarité est un facteur important du développement de l'obésité. Plus on passe d'heures devant la télévision, un ordinateur, un jeu vidéo, plus on risque d'être obèse. Et de plus, pendant ces périodes d'inactivité, nous avons tendance à manger entre les repas... Ces périodes sédentaires incitent à la consommation d'aliments à valeurs caloriques importantes (chocolat, chips, saucisson, sodas...).

3. La part de certains médicaments.

Certains médicaments, plus que d'autres, peuvent contribuer à une prise de poids : certains antidépresseurs, l'insuline, les corticoïdes...

A doses fortes et prolongées, les corticoïdes peuvent entraîner une prise de poids, et une accumulation de graisse au niveau du ventre. Les corticoïdes peuvent aussi entraîner une sensation de faim et donc augmenter la prise alimentaire. Un médecin ne prescrit pas de corticoïdes sans raison. S'ils sont prescrits, c'est qu'ils sont indispensables pour traiter une inflammation, une allergie ou tout autre problème médical sérieux. La problématique de prise de poids ne doit pas empêcher leur usage quand ils sont indispensables.

Souvent accusée mais exceptionnellement coupable. Les contraceptifs actuels sont généralement sans effet statistique sur le poids. Toute prise de poids au début d'une contraception doit être identifiée et signalée au gynécologue. Avant de dire " la pilule fait grossir", il faut bien analyser les autres causes possibles de prise de poids : arrêt du sport, difficultés diverses.

4. La part héréditaire.

>> Les bases génétiques de l'obésité

A l'exception de maladies rares, l'obésité, quelque soit son type, n'a jamais une cause génétique exclusive.En revanche, il y a le plus souvent dans l'apparition de l'obésité mise en jeu d'une interaction entre facteurs liés à l'environnement et des gènes de prédisposition à l'obésité, qui sont transmis de manière héréditaire. Ces facteurs héréditaires sont indéniables comme le montrent les études sur la corpulence identique à ration calorique égale de vrais jumeaux, même élevés séparément.

Si les gènes prédisposant à l'obésité sont fréquents et même prépondérants en Occident, c'est ont été sélectionnés par l'évolution. C'est-à-dire qu'à un moment donné de l'histoire de l'humanité, ils ont apporté à l'espèce humaine un avantage en terme de survie de l'espèce. On peut dater ce phénomène du passage de la chasse ou de la cueillette à l'agriculture et la sédentarisation. Ces dernières ont vu l'apparition de disettes, pendant lesquelles les individus plus aptes à stocker des calories dans l'organisme sous forme de graisse bénéficiaient de meilleures chances de survie. Aujourd'hui cet avantage s'est mué en inconvénient, les disettes ayant migré vers le tiers monde et les occasions de fournir un effort se faisant de plus en plus rares.

>> Le rôle de la leptine*

On sait que cette protéine joue un rôle de signal pour la satiété. Les récepteurs de l'hypothalamus sont sensibles à ce signal, qui traduit le degré de remplissage des cellules graisseuses ou adipocytes. Il existe ainsi chez l'obèse une augmentation du taux de leptine dans le sang. On a pu identifier le gène codant sa production, ainsi que celui de son récepteur. Si l'on a pu montré expérimentalement que l'injection de leptine réduisait chez l'animal la prise alimentaire et le poids (dans certaines conditions), on est encore loin d'une application directe en pathologie humaine.

 

 

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